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Corée du Nord. Premier partenaire commercial, la Chine va-t-elle appliquer les sanctions ?

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  • Corée du Nord. Premier partenaire commercial, la Chine va-t-elle appliquer les sanctions ?

    Avec beaucoup de réticences, Pékin laisse entendre qu’il pourrait admettre un surcroît de sanctions contre Pyongyang. Mais leurs effets potentiels s’évaluent à partir de données parcellaires quant à l’état de l’économie de la Corée du Nord.

    En tant que principal partenaire commercial de la Corée du Nord, la Chine est le premier pays mis en cause lorsque la question de la mauvaise application des sanctions contre Pyongyang est soulevée, comme elle l’a été par Donald Trump.

    La Chine s’est associée le 6 août au dernier train de sanctions contre la Corée du Nord, indique le site en chinois de la Deutsche Welle. Le 25 du même mois, “le ministère chinois du Commerce extérieur interdisait toute nouvelle implantation d’entreprise nord-coréenne sur son territoire, et toute nouvelle coopération économique sino-nord-coréenne.”

    Le 14 août, Pékin avait annoncé interrompre toute importation de charbon, de fer, de plomb et de produits de la mer nord-coréens. “Les pertes de revenus dues à toutes ces mesures pour Pyongyang sont estimées à un milliard de dollars par an, soit un tiers des revenus en devises du pays”.



    ​Commerce frontalier et marché noir

    Corée du Nord et Chine n’étant pas des modèles de transparence, la perception des échanges commerciaux et de l’application des sanctions n’est que parcellaire.

    Les échanges commerciaux s’observent sur le terrain, du côté chinois de la frontière entre les deux pays. “Dans la zone commerciale frontalière spéciale de Dandong, ouverte en juin dernier, les échanges entre Nord-Coréens et Chinois sont libres”, constatait le 3 septembre un journaliste du site en chinois du quotidien japonais Nihon Keizai Shimbun.

    Dandong, ville par laquelle passe 70 % du commerce sino-nord-coréen, accueille de nombreux touristes venus d’autres régions de Chine, et est une source importante de devises pour la Corée du Nord. Mais elle est également cruciale pour la province chinoise du Liaoning dont l’économie n’est pas brillante. Aussi l’imposition de nouvelles sanctions est pour cette dernière une mauvaise nouvelle. Pourtant, selon un commerçant, l’existence d’un marché noir “est un secret de polichinelle, et les nouvelles sanctions ne devraient rien y changer”.

    Limitation sur la fourniture de pétrole envisagée

    La Chine pourrait se prononcer en faveur de nouvelles sanctions, incluant la limitation des exportations de pétrole vers son embarrassant voisin, selon des analystes diplomatiques cités par le South China Morning Post. Après une conversation téléphonique avec le président américain Donald Trump, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré le 7 septembre que “vu les derniers développements en Corée du Nord, la Chine est d’accord sur le fait que le Conseil de sécurité des Nations unies doit avoir une nouvelle réponse et prendre les mesures nécessaires” vis-à-vis de Pyongyang.

    Wang a réitéré la claire opposition de Pékin au 6e essai nucléaire réalisé par Pyongyang. “Les sanctions ne représentent qu’une partie de la solution, l’autre partie est le dialogue et les négociations”, a-t-il ajouté, rapporte le quotidien. Chen Xiaohe, professeur de relations internationales à l’université Renmin, a pour sa part estimé que “Pékin accepterait sans doute de nouvelles sanctions sur le pétrole, mais pas une coupure totale des approvisionnements.”

    De son côté, un expert de la Corée du Nord au Centre Carnegie-Tsingua de Pékin, Zhao Tong, a estimé que Pékin pourrait limiter les sources de devises nord-coréennes par des restrictions sur les exportations de textiles et sur le travail de Nord-coréens à l’étranger. En revanche, selon Zhao “Pékin ne cessera pas totalement les exportations d’énergie pour s’assurer que l’économie, et même le régime ne s’effondre pas”.

    L’exportation de main d’œuvre rapporte

    La location de main d’œuvre nord-coréenne est une importante source de devises, rappelle le magazine hongkongais Yazhou Zhoukan qui précise que selon le ministère sud-coréen de l’Unification, la Corée du Nord compte 148 000 travailleurs à l’étranger, dont 80 000 ouvriers en Chine, 53 000 en Russie, et le reste répartis entre la Mongolie, le Koweït, les Émirats arabes unis, et le Qatar. Les employés nord-coréens versent 7 000 dollars par an pris sur leur salaire aux autorités de Pyongyang, pour qui les gains sont ainsi estimés à plus d’un milliard de dollars par an. De nouvelles sanctions pourraient consister à interdire l’ensemble de ces pratiques, alors que jusqu’à présent seuls les nouveaux contrats étaient touchés.

    Un PNB dix fois inférieur à celui du Liaoning voisin

    L’économie nord-coréenne est difficile à évaluer, écrivait le quotidien économique Jingji Guancha Bao en avril dernier. Son envergure serait celle d’une “ville chinoise de troisième rang”, avec un PNB de 206 milliards de yuans [26 milliards d’euros] soit “dix fois moins que celui de la province chinoise limitrophe du Liaoning”.

    Depuis 2003, les relations commerciales entre Pékin et Pyongyang se sont développées. D’une valeur de 370 millions de dollars en 1999, à 6,5 milliards en 2013, l’augmentation a été de constante, avant de commencer à redescendre en 2014, du fait de la baisse des prix du charbon et des minerais, expliquait le journal.

    le courrier internationel
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